Si l’on en jugeait par la place que Jacques Lacan occupe, non tant dans la psychanalyse et les sciences humaines, mais dans la culture, la civilisation et l’histoire, on pourrait dire qu’il est arrivé à ses fins. Soit faire œuvre et la couronner de son nom avant d’en assurer la postérité. Une fin à la portée de nombre de penseurs, d’écrivains et d’artistes de toutes disciplines, et qui ne dit donc rien de la spécificité de la psychanalyse, dont la transmission n’a cessé de le préoccuper. Et s’il a assuré tant bien que mal celle de ses constructions théoriques, on ne peut en dire autant de leur usage, c’est-à-dire de leur application à l’espace notamment didactique des cures, que, malgré son enseignement, ses séminaires, les cartels, congrès, colloques et bien sûr la passe, il proclamait un échec, soldé par la fin concomitante de son École et de sa vie.